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Pourquoi un engagement dans la marine ? J’ai toujours été attiré par la mer. Pourtant,  je l’ai très peu vue dans ma jeunesse, mais mes étés à Valras plage, alors que nous habitions la Lorraine,  ont confirmé mon attrait pour elle. Pourquoi la marine ? j’ai très jeune dit que je serai marin. Est-ce parce que l’on m’habillait en marin ? le goût des horizons lointains autres que la grisaille de la sidérurgie de Lorraine ? J’ai donc signé un engagement de cinq ans en décembre 1962 à la caserne Ney de Nancy. Ayant une formation de technicien en électricité j’ai choisis la spécialité de radiotélégraphiste souhaitant me diriger vers l’électronique qui me semblait pleine d’avenir… Après une formation de radio à l’école des Bormettes, à La Londe les Maures,  j’ai rejoins mon premier embarquement à Toulon sur l’escorteur d’escadre CASSARD. Ensuite  l’aviso-escorteur AMIRAL CHARNER, le patrouilleur LA COMBATTANTE puis l’escorteur rapide LE NORMAND.

Devant l'aubette d'Hourtin, j'avais 18 ans...
hourtin groupe

Petite anecdote… A Hourtin il y avait une fanfare. J’avais dans ma jeunesse joué de la clarinette et l’avais mentionné dans mon dossier de recrutement. On me dit un jour qu’ils recherchaient quelqu’un pour la grosse caisse. J’ai accepté, pas par grand intérêt pour l’instrument, mais pour m’éviter la corvée de « chiottes » ou de patates du matin. A l’aube nous hissions les couleur « en fanfare ». Au bout de deux jours j’ai abandonné tellement c’était lourd  et tellement  il faisait froid. Je suis retourné aux patates, et aux ch… !!

CFM d’Hourtin. Centre de Formation Maritime à côté de Bordeaux. Durée deux mois je crois. Très pénible, un froid glacial, il faisait si froid que l’on nous autorisait à mettre des chaussettes en guise de gants pour monter la garde. Entré à 68 kgs sorti à 63 kg pour 1m78 … Nous avions notre première permission après une visite médicale.  Mes copains me disaient, fais gaffe si tu dis que tu es fatigué ils te gardent pour te remplumer, donc j’étais en pleine forme ! 

Le CFM d’Hourtin était une ancienne base d’hydravions au bord d’un lac. L’hiver était si froid que le lac était complètement gelé. Pour faire nos exercices d’aviron il nous fallait casser la glace de la longueur de  ceux-ci pour  ramer sur place, sans avancer…

Ma promo à l’école des radiotélégraphistes. 

L’école des Radiotélégraphistes des Bormettes à Lalonde les Maures dans le Var. En 6 mois nous sortions matelot breveté, premier galon rouge. Après l’examen final nous choisissions notre affectation en fonction de notre rang, pour moi 9ème sur une quarantaine.  Mon choix fut l’état-major de la flotille d’escorteurs rapides, ALFER, sur le CASSARD.

tititit, tatata, tititit , non ce n’est pas un SOS, heureusement ! Nous apprenions à directement prendre les messages sur machines à écrire Japy, sans regarder le clavier ! Encore maintenant je n’ai pas oublié le code morse.

Escorteur d'Escadre CASSARD
Sur le plage avant du CASSARD
amazone R

Etant sur le CASSARD je me suis porté volontaire pour les sous-marins. J’avais passé une qualification de contre-mesures électroniques, une sorte « d’oreille d’or  » pour reconnaître les sons dans  les profondeurs. Ce monde des abîmes  m’attirait. J’ai passé un test d’aptitude dans un caisson pour tester l’aptitude a supporter les pressions avec succès. L’ambiance chez les sous-mariniers était réputée bonne car les équipages n’étaient constitués que de volontaires. De plus, la solde y était supérieure aux bâtiments de surface.  J’ai visité l’AMAZONE sur lequel j’étais sensé embarquer mais la possibilité de rejoindre l’AMIRAL CHARNER est apparue et j’ai abandonné ce projet. Quand on sait que deux sous-marins, la MINERVE et l’EURYDICE ont disparus … Immenses drames dans la Royale.

L’escorteur d’escadre CASSARD a été mon premier embarquement à ma sortie de l’école des radiotélégraphistes. A bord officiait un contre-amiral commandant la flottille d’escorteurs rapides (ALFER). Il avait trois radios à son état-major dont moi. J’étais très impressionné de voir parfois devant la porte de son  carré un matelot planton muni d’une hallebarde… cela faisait un peu « moyenâgeux »… il ne lui manquait plus qu’une armure…

Patrouilleur LA COMBATTANTE
Escorteur Rapide LE NORMAND

En attendant une affectation à mon retour du Pacifique, j’ai embarqué en « subsistance » sur LA COMBATTANTE. Quel régal ! Nous étions une vingtaine à bord, j’étais seul radio et en plus fourrier (Administratif chargé du personnel). Je me rappelle du cuistot qui me demandait « Dominique tu l’veux comment ton steak »…

L’escorteur rapide LE NORMAND fut mon dernier embarquement en attendant « la quille ». Le plus vieux des escorteurs rapides, avec encore des hamacs alors que j’avais toujours connue des « banettes » plus confortables. Heureusement je n’avais plus que six mois « à tirer »…

Nos escales sur ces batiments:

Port-Saïd, Suez,Djibouti,Moroni,Diégo-Suarez,Tamatave,Massawa,Sciacca,Alcudia,Palma,Barcelone,Naples,Saint-Tropez,Monaco, Valencia